Enseignement Moral et Civique - Egalité Filles Garçons

Plaidoyer pour la fraternité

Abdennour Bidar

lundi, 21 novembre 2022

http://emc-efg.dsden60.ac-amiens.fr/270-plaidoyer-pour-la-fraternite.html

fév. 2015

→ Cet essai, écrit aussitôt les attentats de janvier 2015, est un appel pour la fraternité.

→ L’auteur insiste sur la notion du vivre ensemble et de la fraternité.

→ Un constat : la fraternité est l’éternelle oubliée dans le triptyque de la devise républicaine.

Abdennour Bidar écrit que la liberté et l’égalité sont un idéal vide sans la fraternité. Il propose de la faire passer en premier dans la devise républicaine : « Fraternité, Liberté, Égalité ». Trop souvent délaissée, elle exacerbe l’individualisme (« guerre des libertés ») et l’affrontement (« conflit des égaux »). Sans fraternité, c’est-à-dire sans la préoccupation de la liberté et de l’égalité de l’autre, il n’y a pas d’estime.

Ainsi, on ne se bat pour la liberté de l’autre, l’égalité de tous que si l’on dépasse l’espace de l’intime. L’engagement politique et social est vain sans amour de l’humanité, sans cultiver en soi l’intérêt porté à l’autre.

La réflexion dépasse l’idéalisme voire la naïveté. L’auteur reste lucide : il fustige l’anthropologie sinistre. Si la loi permet de viser la liberté et l’égalité, elle ne permet pas d’instaurer la fraternité, qui, elle, s’apprend.

« On ne naît pas fraternel, on le devient. » (page 72)

Il plaide donc pour donner à la fraternité une dignité politique, qu’elle soit installée dans une institution.

« Le XIXe siècle fut celui de la conquête politique de la liberté, le XXe siècle fut celui de la conquête sociale de l’égalité, que le XXIe siècle […] soit celui de la conquête sociale, politique et spirituelle de la fraternité universelle, au service de l’unité de tous et de l’expression de chacun ! » (pages 73 – 74)

Enfin, la « règle d’or humaniste », invitation supérieure « à rendre le mal par le bien, point de convergence de toutes les sagesses religieuses ou profanes » fait se rencontrer toutes les civilisations.

« Le meilleur du religieux et du profane se rencontre dans la fraternité. » (page 80)
Selon l’auteur, seule l’école peut faire de la règle d’or humaniste une culture commune en transmettant la conscience de la fraternité en tant que rencontre des civilisations, religions et morales du monde.