Dossier d’accompagnement à l’action départementale consacrée à la journée internationale pour les droits des femmes (8 mars)
jeudi, 25 janvier 2024
http://emc-efg.dsden60.ac-amiens.fr/382-olympisme-pour-tous-et-toutes.html
L’EPS est un acronyme qui n’appartient qu’au monde de l’école. Le plus souvent, les enseignants et leurs élèves font « sport ». Ce raccourci entendable ne doit pas occulter l’enjeu de cette discipline obligatoire des programmes de l’école, dont les finalités sont ambitieuses : « Tout au long de la scolarité, l’éducation physique et sportive a pour finalité de former un citoyen lucide, autonome, physiquement et socialement éduqué, dans le souci du vivre-ensemble… Elle assure l’inclusion, dans la classe, des élèves à besoins éducatifs particuliers ou en situation de handicap…L’éducation physique et sportive répond aux enjeux de formation du socle commun en permettant à tous les élèves, filles et garçons ensemble et à égalité, a fortiori les plus éloignés de la pratique physique et sportive, de construire cinq compétences travaillées en continuité durant les différents cycles »
L’EPS mobilise des ressources motrices, sociales et méthodologiques dont aucun type d’élève n’est dépourvu ! A l’école, quel que soit le niveau de classe considéré, les APSA (activités physiques, sportives et artistiques) autorisées et les attendus des programmes associés sont réalisables par les filles et les garçons. Le rôle de tout éducateur, de tout enseignant est de permettre à chacun de ses élèves d’enrichir ses compétences en EPS et de démontrer que si certaines activités sont connotées féminines, masculines ou neutres, elles sous-tendent des stéréotypes qu’il est aisé de dépasser à l’école. Toutes les APSA (activités physiques, sportives et artistiques) proposées à l’école dans le cadre de l’EPS sont praticables par les filles et les garçons. Enseigner l’EPS à l’école, c’est avoir le souci de faire acquérir les mêmes compétences aux filles et aux garçons, le souci d’oeuvrer pour éviter un décalage de performances entre les filles et les garçons, de faire vivre la mixité comme une richesse. L’école doit favoriser la rencontre de tous élèves avec notre patrimoine sportif, artistique et culturel.
La réussite des filles en EPS est une problématique issue des rapports sociaux de sexe et les faits sont têtus : Les résultats des filles en EPS sont faibles et systématiquement inférieurs à ceux des garçons. La mixité n’a pas généré l’égalité. Mieux vivre ensemble nécessite d’apprendre ensemble sans nier les différences ; cela ne peut se résoudre en proposant des activités connotées ni en favorisant la mixité dans les cours d’EPS. La mixité est une condition nécessaire mais pas suffisante pour faire advenir l’égalité : il s’agit donc de la travailler pour que l’EPS soit une discipline propice à l’émancipation de tous et toutes.
Au nom du principe d’égalité, au nom du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, les enseignants peuvent lutter pour que l’EPS ne fabrique pas d’inégalités en intégrant les représentations des élèves, en maitrisant les contenus des APSA enseignées, les modalités de pratiques et d’évaluations. Cela peut être mis en jeu dans le cadre d’APSA dites neutres, mais cela doit également être opérationnel en choisissant des APSA connotées féminines ou masculines en veillant à ne pas contraindre chacun dans ses « préférences ». C’est dans la conception de son enseignement (choix, logique interne de l’activité, contenu, aménagement de situations d’apprentissages, prise en compte de toutes les différences, modalités de différenciation et d’évaluation…) que se construit une égalité en EPS. Ainsi, inutile d’accorder un point de plus aux filles, de donner un handicap de départ aux garçons ou toute autre pseudo-précaution injuste qui ne ferait que renforcer les stéréotypes ! Dans une programmation EPS traversée par cette culture, un enseignant peut cependant faire le choix de proposer en un premier temps des APSA non genrées. Il en existe dans les quatre champs d’apprentissage des programmes EPS. Les exemples de jeux collectifs sans ballon (poules-renards-vipères…), de jeux collectifs avec ballons (korfball, poullball, …), d’activités circassiennes ou autres randonnées pédestres sont légions. Localement, les APSA proposées sur le site EPS1 (http://eps.dsden60.ac-amiens.fr/)sont souvent mixtes et ont vocation à prendre en compte toutes les différences qui caractérisent nos élèves et pas seulement leurs différences de sexes ; il s’agit là d’une démarche inclusive.
Les femmes ont lentement acquis leur place aux JO : il leur a fallu mener de nombreux combats et les JO de 2024 seront les premiers à proposer la parité femmes/hommes. Il peut être intéressant de faire réfléchir les élèves à ces questions grâce à une mise en perspective historique montrant les évolutions jusqu’à aujourd’hui.
A l’origine : des JO conçus par les hommes pour les hommes
Pierre de Coubertin tient un discours misogyne qui contraint les femmes, dont Alice Milliat, à imaginer leurs propres jeux sportifs.
Une lente marche vers la parité
Depuis 1991, tout sport qui souhaite être inclus au programme des JO doit obligatoirement comporter des épreuves féminines.
Aujourd’hui : lutter contre les préjugés persistants
Wilma Rudolph, une athlète noire américaine handicapée entrée dans l’Histoire (un album de la collection Petite & GRANDE chez Kimane)