Enseignement Moral et Civique - Egalité Filles Garçons

DSDEN de l’Oise

Les couilles sur la table

Victoire TUAILLON

oct. 2021

→ Sur le media podcast BINGE AUDIO, Victoire Tuaillon, journaliste et autrice, parle en profondeur d’un aspect des masculinités contemporaines avec des universitaires, chercheurs, artistes selon sa propre devise « Parce qu’on ne naît pas homme, on le devient ».
→ Ce livre réunit quarante-six émissions enregistrées.
Cet ouvrage montre que la masculinité est :

  • une construction sociale (distinction entre la virilité et la masculinité) ;
  • un privilège en ville organisée par des hommes pour les hommes ;
  • un privilège au travail (rémunération, valeurs, comportements, culture, harcèlement sexuel et agissements sexistes) ;
  • une exploitation invisible des femmes (travail domestique, charge mentale, contraception) ;
  • une domination politique (droit à l’avortement) ;
  • une violence, rendue possible par la construction sociale, le privilège, l’exploitation et la domination (violences sexuelles et conjugales, culture du viol).
    L’autrice questionne le sens de la violence, commise majoritairement par des individus de genre masculin et démontre que « la virilité traditionnelle est une entreprise aussi mutilatrice que l’assignation à la féminité ».
    La question des stéréotypes et des injonctions viriles est abordée : la domination masculine aux racines millénaires est structurelle (économique, symbolique et culturelle).
    Victoire Tuaillon analyse aussi toutes les logiques de domination sociologiques (genre, classe, âge) en mesurant la domination de certains hommes sur d’autres hommes. Ce sont donc des questions politiques : pourquoi, malgré le nombre de lois et d’accords réglementaires, les positions de pouvoir sont-elles occupées par des hommes ?
    L’autrice démontre que la science et l’ingénierie pensent un monde masculin (androcentrisme). Le constat du « masculin-neutre » est édifiant : tailles des outils ; dimensions des mobiles téléphoniques ; conception des automobiles (les femmes – qui commettent moins d’accidents que les hommes – encourent 47% de risques d’être sérieusement blessées et ont 17% de risque en plus de mourir d’un même type d’accident) ; la recherche médicale et l’enseignement de la médecine cèdent au même prisme dans la conception des médicaments et les descriptions des symptômes conduisant aux prises en charge, d’une part ; la part des budgets consacrés aux essais cliniques est cinq fois supérieure pour le traitement des maladies masculines que pour les maladies féminines, d’autre part.
    Le lecteur appréciera les focus intitulés : « Une autocritique du mâle », « Ce que la soumission féminine fait aux hommes », « Les vrais hommes ne violent pas ».
    Enfin, ce livre écrit par une féministe n’est pas une guerre contre les hommes, mais un combat contre les structures qui installent la domination masculine durablement.
Mise à jour : 27 février 2023